FICTION NOIRE

Publié le 2 Octobre 2014

FICTION NOIRE

Nous sommes le 30 septembre 2025 autour de 20h.

Il ne fait pas froid, ce début d’automne est clément, peu de pluie sauf dans le sud ouest où des orages persistent. Il y a peu de vent. La nuit tombe.

Depuis 2014, le programme de transition énergétique a fait du chemin. Ainsi, concernant l’énergie électrique, la production d’origine nucléaire a été réduite de 50% grâce à la progression en particulier de l’éolien et du solaire. Les autres sources (hydraulique, charbon, fuel, gaz, biomasse) délivrent toujours une puissance équivalente à ce qu’elle était en 2014. La suppression des centrales polluante, ou la réduction de leur exploitation, est prévue pour plus tard.

Et c’est la catastrophe. A 20h, panne générale. Malgré tous les aménagements et autres incitations pour réduire la consommation électrique en essayant de la maintenir, et mieux, de la réduire par rapport à ce qu’elle était en 2014, elle est encore beaucoup trop importante.

Que se passait-il donc le 30 septembre 2014 à 20h. ? (1)

Le producteur historique, E.D.F., livre sur le réseau 58500 MW (mégawatt) dont 44700 MW provenant des centrales nucléaires. Le solde, soit 13800 MW, est produit par les autres sources dont 360 MW par l’éolien (pas beaucoup de vent) et 20MW par le solaire (le soleil est couché). A cet instant de la journée E.D.F. exporte 5000 MW vers nos voisins européens dans le cadre d’échanges réciproques puisqu’à d’autres périodes nous importons de l’énergie, les réseaux étant interconnectés. L’électricité ne se stocke pas. Si nous exportons 5000 MW chez nos voisins, c’est qu’ils en ont besoin à ce moment là. On doit considérer qu’il était nécessaire de produire cette énergie exportée.

Selon l’expression consacrée, le réseau n’était pas saturé. Une bonne réserve de production d’électricité demeurait disponible,

Mais ce 30 septembre 2025 à 20 h, il faut bien admettre que la production en électricité était insuffisante pour répondre à la demande et cela malgré l’installation d’environ 8000 éoliennes depuis 35/40 ans( le nombre a doublé depuis 2013 et on ne voit plus qu’elles dans nos campagnes et au large de nos côtes) et de milliers de panneaux photovoltaïques tant dans des parcs « solaires » dédiés que sur les toits des hangars et des maisons. Nous sommes en 2025 rappelons-le !

La conclusion est sans appel. A 20 h, ce 20 septembre 2025, il n’y avait pas assez de vent donc les éoliennes ne tournaient pas ou trop peu, et, le soleil était couché.

On aurait sans doute pu pousser un peu la production des centrales thermiques (charbon, gaz, fuel) en polluant un peu plus. On aurait peut-être du ouvrir plus encore les vannes des barrages hydroélectriques, abaissant dangereusement les niveaux des retenues d’eau. Mais qu’en sera-t-il le 20 octobre et les mois suivant lorsque le froid se sera installé dans l’hexagone ?

Il apparait clairement, par une simple analyse arithmétique, que nous ne pourrons pas éliminer le nucléaire avant plusieurs décennies et qu’il n’existe pas, à l’heure actuelle, de technologies fiables pour produire suffisamment d’énergie électrique nécessaire au pays.

Transition énergétique et croissance verte, oui. Mais évitons de se complaire dans des idées fausses pour satisfaire les lobbies écolo-politiques et berner le citoyen dans la verve des discours. Les centrales nucléaires ne sont pas des bombes comme on veut le faire croire. Certes elles ne sont pas non plus des jouets et à aucun moment et sous aucun prétexte on ne doit relâcher la sécurité. Le discours politique est une chose. La réalité est heureusement différente.

  1. Données R.T.E. http://www.rte-france.com/fr/developpement-durable/eco2mix/production-d-electricite-par-filiere

Rédigé par LOUIS de SAINT-AOÜT

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