SPECULATION

Publié le 25 Septembre 2008

 

Elle ne figure pas dans les entreprises du CAC 40 la Société DUCHMOL SA.

A son origine, en 1955, c’est d’abord une entreprise familiale. Ses créateurs, les frères DUCHMOL, brillants inventeurs, investissent dans l’affaire tout ce qu’ils possèdent, embauchent des collaborateurs techniciens de valeur, payent leur personnel très convenablement. La croissance de l’entreprise, forte, amène tout naturellement la création d’un second site de production en 1971. Toujours avec l’esprit de faire mieux et plus, les créateurs, jusqu’alors seuls propriétaires, et sur les conseils de leurs experts comptables et conseillers financiers, décident et réussissent leur entrée en bourse. La famille est toujours majoritaire et détient de ce fait le pouvoir. La levée de fonds en bourse permet à la société de grossir. C’était le but à atteindre.

Voici donc une entreprise qui marche bien, exporte entre 45 et 50% de sa production, ne connaît pas de conflit.Sa cotation en Bourse progresse régulièrement pour atteindre en 2006 un maximum.

Puis sans véritable raison, la valeur de l’action chute, d’abord de 7%, puis de 18% fin 2007. Depuis, à l’instar de la plupart des autres valeurs cotées, l’action DUCHMOL SA  remonte et rechute à nouveau. Début septembre 2008, elle avait perdu 40% de sa valeur moyenne de 2006.

Quand je dis  « sans véritable raison », je me réfère à la marche des deux unités de production. La Société produit toujours autant, voire même plus, exporte, a d’excellents bilans et dégage du profit (le rapport des dividendes distribués se situe plutôt dans la moyenne haute), ambitionne de s’étendre sans délocaliser (c’est rare !).

La raison de la dépréciation (il en faut  bien une au moins), c’est uniquement la SPECULATION financière. ON décide d’un coup de vendre un paquet d’actions de la société. Le cours chute. Quand ON estime qu’il est suffisamment bas, ON rachète, le cours remonte, et puis on recommence en empochant au passage le différentiel. C’est ce qui se passe très quotidiennement  sur les places boursières où sévissent les traders et autres golden boys, grassement payés parce qu’ils rapportent plus encore aux banques et aux sociétés financières, leurs employeurs.

Mais, me direz-vous, cela a toujours été ainsi. Oui et non.

Oui , il y a toujours eu du « boursicotage » et de l’enrichissement grâce aux fluctuations des valeurs sur les places financières. On ne s’est jamais vraiment contenté de percevoir des dividendes.

Non, pas au point où nous en sommes rendus aujourd’hui et c’est bien la raison majeure de la déconfiture actuelle. A trop vouloir s’enrichir, le monde de la finance est en train de se noyer, entraînant dans sa noyade le monde politique. Où est le point limite ?Qui va pouvoir freiner le déluge ?Moralisation , régulation , on attend…

Je pourrais terminer en moralisant le travail et en maudissant l’argent facile. D’autres sauraient le faire mieux que moi et je leur laisse volontiers la plume ou le clavier.

 

 

Rédigé par LOUIS de SAINT-AOÜT

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